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Dessins de presse, Bds, illustrations et autres galéjades

Babouse

Folkeu's not dead.

  J'ai appris hier la mort de Gabriel Yacoub et comme à chaque fois que je perds quelqu'un qui m'est cher, ça me fait tout bizarre (en même temps, si je rangeais mieux mes copains je les perdrais sans doute un peu moins).

  Gabriel Yacoub était le fondateur d'un groupe que j'ai beaucoup écouté, "Malicorne", puis de différentes formations sans compter ses prestations en solo. C'était un sacré musicien, toujours curieux du son des instruments les plus anciens à faire vibrer dans son univers si particulier.

  C'est grâce à un album de Margerin qu'à 16 ans (en 1988) j'ai découvert "Malicorne", dans "Lucien se met au vert" Margerin nous plante un copain baba de Lucien et moi, passant toujours 5 minutes sur chaque vignette pour en regarder la construction du dessin, le décor, les détails, etc j'avais remarqué que ce pote baba avait de dessiné dans un coin toute une collection de vinyles de"Malicorne".

"Malicorne" ??

  Avec mes cheveux longs, ma dégaine et déjà les mêmes idées que maintenant (mais en plus optimiste) je connaissais déjà pas mal de groupes plus ou moins folk ("La Bamboche", "Tri Yann", Alan Stivell, "Ange", ...) que j'appréciais tout autant que Led Zep ,Deep Purple, Pink Floyd, Metallica ou, et surtout, Jethro Tull entre autres.

votre serviteur en 1989

  Il était donc impossible pour moi de rester plus longtemps sans connaître ce groupe que je finis par découvrir après pas mal de recherches dans ma petite ville de merde (on n'avait pas internet mais on avait de la persévérance) et je tombais immédiatement en émoi devant les sonorités d'un autre temps, une dimension inconnue encore, une poésie mélancolique et douce, la voix de Marie et celle, atypique et faussement fragile de Gabriel.

  C'était l'époque où les copains commençaient à m'appeler, gentiment moqueurs, "le babouse" sans oublier de préciser qu'avec la tonne de patchouli que je trimbalais on me sentait venir avant de me voir (bref, c'est pas un speudo, c'est un vieux surnom).

  Quelques années plus tard, en bon baba qui se respecte, faisant la tournée des dernières communautés libres existantes en France avec mon pouce et mon sac à dos, je passais souvent de longues heures à causer musique avec les copines et copains rencontré(e)s au gré des chemins (j'évitais les villes et les grosses routes mais c'est une autre histoire) et toujours il y avait cette même pierre angulaire qu'était Gabriel Yacoub.

  Dans une communauté où je m'éternisais un peu (une jeune allemande n'y étant pas pour rien), je pu découvrir en vinyles l'intégralité des albums de "Malicorne" en édition originale chez un des permanents du lieu chez qui je passais alors de longues soirée à philosopher prés d'une platine disque chauffée à blanc (enfin, toute la soirée mais pas trop tard hein car réveil à 07h pour bosser au choix: les vaches, les foins, récolter l'ail, la cuisine, la lessive, les ruches, les travaux, etc...).

La communauté malicornienne, celle avec Julia, la copine allemande ( en 1990 je crois).

Il y a quelques années, quand j'étais encore sur les réseaux d'associaux, je reçois sur ma messagerie Facebook un gentil message très flatteur signé "Gabriel Yacoub". Je réponds "vous êtes LE Gabriel Yacoub?" (je sais, c'est con) et c'est comme ça qu'on s'est connu lui et moi.

On échangeait bien sûr pas mal autour de tout mais aussi et surtout autour de la musique et de certains instruments qui nous plaisaient bien ( j'ai une formation initiale de musicien, après avoir bouffé 7 ans de solfège et jouer un peu de tout ce qui comporte 3 pistons et est en Si bémol), de la guimbarde à la vielle à roue en passant par la cornemuse berrichonne dont je lui avouais beaucoup apprécier les sonorités même si je passais déjà trop de temps à la trompette sur Chet Baker pour me consacrer à l'apprentissage d'un tout nouvel instrument.

Quelques temps plus tard j'eu la surprise de recevoir un "practice chanter" (c'est le tuyau à trou de la cornemuse, c'est avec ça qu'on apprend à synchroniser ses doigts avant d'y d'ajouter tout le bazar) qu'il m'avait fait envoyer. Il voulait vraiment que je m'y mette le bougre !

C'était un mec simple et très sympa, pas compliqué pour un rond.

Il m'avait dit avoir une petite chambre d'hôte dans sa petite maison du Berry et qu'il serait heureux de m'y accueillir. Moi aussi j'en aurais été très heureux, ben hé!

Mais à chaque fois c'est pareil, on pense comme un con qu'on a le temps, on remet à plus tard, le boulot, le prix de l'essence, du train, et puis en fait, paf, nan, en fait on n'a pas le temps.

Salut Gabriel !

Folk's dot dead!

 

Album "De la nature des choses"-2014

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A
C'est ça que j'dis con et sentant !
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A
t'es rien qu'un vieux hippies qui sent la schneke de bouquetin..... et le patchouli n'y changera rien.... je t'aime, ton copin que tu ranges po bien.<br /> Didou
Répondre
B
Oui mais le bouquetin était consentant. Ha !