Dessins de presse, Bds, illustrations et autres galéjades
12 Décembre 2022
C'était en mai 2004 et c'était ma première contribution dans "Charlie-Hebdo".
J'avais balancé l'idée comme ça à Charb, en buvant un coup (ou deux) (ou trois) ,faire en douce un reportage dessiné dans un club échangiste paumé dans la cambrousse qu'un pote et collègue dessinateur m'avait indiqué. A l'origine le bougre (dont je tairais ici le nom car j'ai trop de sympathie pour les vieux dessinateurs du "Canard Enchaîné" ) devait venir avec moi et sa compagne, histoire que ça ne paraisse pas trop louche.
Le jour décisif venu, bien apprêté et parfumé, je me retrouvais seul devant la porte du club, le pote ayant étrangement eu "un empêchement" (le lâââche). N'écoutant que mon courage et mon dévouement en tant que reporter de l'extrême, je poussais la porte sans faillir vers une autre dimension.
L'entrée coûtait une blinde, j'avais demandé à la rédac si c'était possible de me défrayer, Cabu m'avait répondu "bien sûr, mais il faut que tu leur demandes une facture!" Je me voyais bien tiens, demander une note de frais au nom de "Charlie Hebdo" alors que je voulais y zieuter des quéquettes et des nichons en plein épanouissement incognito.
Le reportage déclencha un vif débat entre la rédaction qui voulait le passer tel quel et Philippe Val qui jugeait que la vignette où j'écrivais "elle, quand elle se fait doigter ça fait le même bruit que les pâtes quand on les touille avec la sauce". Malgré l'agrément de la gente féminine présente ce jour là, Val finit par l'emporter, jugeant ce détail sexiste bien que (je le jure) tout à fait factuel et la vignette fut retouchée à la plus grande peine de tous les amoureux de la poésie.
Le jour de la parution je me souviens encore des félicitations que m'accorda Michel Polac, ses petits yeux de vieux vicieux tout pétillants (ho, hé, j'ai quand même le droit de me balancer des fleurs hein!)
Bon, le dessin a pas mal vieilli, ça date de presque 20 ans tout ça, mais quand je retombe sur cette planche ça m'évoque toujours de bons moments de poilade.