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Dessins de presse, Bds, illustrations et autres galéjades

Babouse

Les 120 ans de l'Huma... et Charb!

Paru ce mois-ci, je ne suis pas peu fier d'avoir participé à l'ouvrage consacré aux 120 ans du journal "L'Humanité". Qui plus est pour y causer de Charb qui, après déjà plus de 9 années je parle d'expérience, n'en finira jamais de me manquer.

C'est toujours chiant un copain qui fait le mort.

L'Humanité, Charb, Babouse.
"120 ans, 120 unes, 120 regards".

"Charb n’a aucun mérite.

Il a du talent.

Charb n’est pas un « dessinateur engagé ».

Il a des convictions. 

Charb ne bossait pas dans « l’Humanité ».

Charb participait activement à la vie familiale.

Parce que « l’Huma » c’est sa famille, une grande famille.

Charb était de tous les juste combats, jamais épuisé.

Derrière les hublots de ses lunettes sa vision était nette, pertinente, incisive et jamais dénuée d’un humour qu’il aimait toujours partager.

 

Certains critiques ne lui reconnaissait que peu le titre de « dessinateur de presse » et préféraient le réduire au rang de « chroniqueur » ( comme si ce qualificatif eut été avilissant) tant, dans la bouillasse actuelle où il est de bon ton d’être un caméléon docile pour pouvoir remplir son frigo, il est très inhabituel qu’un dessinateur partage et défende les valeurs de la publication où il travaille.

 

Charb n’avait de carte d’aucun parti, d’aucun syndicat, il avait trop peur que cela n’entrave sa liberté si chérie et n’influence trop ses dessins.

Il avait des idées et ses idées il les partageait avec d’autres avec lesquel(le)s s’opérait une véritable alchimie où s’épanouissait alors son trait.

Ses dessins avec ses pépères tout jaunes, clin d’oeil aux « Simpson’s » qu’il adulait, aux allures débonnaires cachant la gravité du fond derrière une caricature ironique ravageuse.

Tout le monde ne le comprenait pas, le raillait parfois gentiment, des fois moins, mais Charb s’en foutait, il était droit, il le savait.

Derrière son petit bureau, épinglés dans son dos, deux portraits: l’un d’un Staline en fier guide du prolétariat et l’autre d’un Michel Sardou au sommet de sa gloire.

Deux caricatures de deux points de vue opposés que Charb adorait mettre en avant pour faire chier les con(ne)s. Parce qu’il n’est jamais rien de plus savoureux que de faire chier les con(ne)s.

 

Comme ce jour où nous abusions un peu trop du rhum arrangé réunionnais pour reprendre ensemble dans un bar-karaoké la chanson de Christophe « Aline » en entonnant lors du refrain « Et j’ai crié, criééé, Staline pour qu’il revienne! » .

Le rire de Charb c’était quelque chose ! 

Chez lui ça ne partait pas de la gorge mais du thorax, du petit « huhu» pouffant au grand « hahaha » qu’il avait dans les tons graves. Et rien de tel qu’une belle citation de Sardou pour provoquer l’hilarité chez lui. 

Bref, en voiture, souvent, on écoute ce bon vieux Michel.

Du moins un moment, car Charb était fan de Rammstein.

C’est que ça bouillonnait chez lui à l’intérieur.

Je crois que ça lui faisait du bien, parfois, de se défouler sur une musique tonique, ce qui ne l’empêchait toutefois pas de faire de l’exercice avec son faux rameur d’intérieur en écoutant « les chants de l’armée rouge chinoise » (ce qui est absolument indigeste pour le commun des mortels).

 

Solidaire, fraternel, sur tous les fronts, Charb est un révolté.

Comment ne pas l’être quand on voit l’état du monde, de la société et qu’on a conscience qu’il pourrait en être tout autrement ?

Pour toujours, « L’Huma » sera sa soupape."

 

Babouse-01/2024.

Charb

Charb

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