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Dessins de presse, Bds, illustrations et autres galéjades

Babouse

Gatôôôô.

"Gatô" c'était un fanzine que j'avais rejoins en 1995 à 23 ans, un vrai fanzine, sur du vrai papier avec des agrafes et tout et tout, imprimé comme on pouvait, financé comme il pouvait, vendus dans des librairies spécialisées et/ ou sympas et dans des salons comme à Angoulême. Pas d'internet à l'époque, un PC coûtait un bras et quelques orteils et on galèrait pour faire scanner proprement nos dessins et faire la maquette.

On était parrainé par "Charlie" parce que y'avait le pote Charb, puis aussi Grégoire, un des fondateurs de "Gatô", et F-H Fajardie , qui contribuait sympathiquement au fanzine, qui y bossaient.

A un moment on eut l'idée de sortir une cassette audio en bonus, "Radio Gatô", on en fera deux numéros si je me souviens bien. Après, peu à peu, la vie nous a éloigné les uns des autres, on était tous fauchés (moi le premier) et il fallait bien avancer dans nos vies professionnelles pour remplir le frigo qu'on n'avait pas les moyens de se payer. Bref, tout doucement, l'aventure "Gatô" s'est arrêtée. Paisiblement.

Qu'est-ce qu'on se sera marré en tous cas ! Tout ce qui nous intéressait c'était de partager nos poilades sur tout et n'importe quoi avec une nette préférence pour le sens de l'absurde et la bêtise la plus intellectualisée.

A l'époque de ce premier extrait de "Radio Gatô" je trainais déjà depuis pas mal de temps aux réunions de rédac à Charlie, j'attendais surtout Charb pour aller bouffer et boire des coups. J'attendais patiemment la fin de la réunion en écoutant sagement sans broncher les discours des uns et des autres, je n'intervenais jamais, sage dans mon coin. C'est qu'il y en avait du djeune-qui-n'en-veut autour de cette grande table de rédaction et jamais de la vie je n'aurais voulu un seul instant être associé aux bons gros léchages de derche auxquels , jeune dessinateur pourtant en mal de piges, j'assistais. C'était tellement visible que ça en était grotesque mais certains, comme Philippe Val (alors directeur du journal) semblait bien apprécier et devaient chaque soir rentrer chez eux avec le cucu tout propre et la rondelle flétrie comme un doigt resté trop longtemps dans l'eau du bain.

Ne vous étonnez donc pas si, parfois, vous vous apercevez que vous avez bien du mal à supporter l'haleine de tel(le) ou untel(le) dont la carrière fut fulgurante dans ce petit milieu. C'est normal.

Val commençait déjà à avoir tellement les chevilles qui enflent que parfois j'essayais de voir où j'aurais pu me réfugier en cas d'explosion.  J'aimais bien qu'il me prenne pour le dernier des ploucs, c'est reposant, ça n'exige pas beaucoup d'efforts à faire pour deviner où il veut en venir. La dernière fois qu'il m'a fait ça c'était vers 2016, après avoir sorti son bouquin sur "Charlie" où il me citait pour des propos que je n'avais jamais tenu. Il m'avait invité à boire un verre, c'est que cette "bafouille" risquait de le faire passer pour le dernier des nazebroques et qu'il espérait donc comme ça m'adoucir le poil et s'assurer que je ne la ramenerais pas. Il ne me manquait que le pop-corn et ça aurait été du grand cinéma. C'était distrayant.

Bref, en 1997 donc ça m'avait bien amusé de faire cette petite bafouille sur lui dans "Radio Gatô" d'autant qu'à cette époque je voyais pas mal le professeur Choron qui ne décolérait toujours pas de voir "son" Charlie-Hebdo renaître sans lui.

Par contre, Val, lui, n'a pas super super apprécié la galéjade.

Patrick Font ayant été incarcéré pour avoir tripoté des mineures, je pense que Val l'aurait peut-être mieux digéré si quelques mimines habitées par le diable n'avaient pas repeint la cage d'escalier du local de Charlie ( rue de Turbigo) avec mon beau dessin "Patrick fond dans la main, pas dans la bouche" (oui, je sais, référence à une pub préhistorique pour certains mais je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans etc etc).

Que de bons souvenirs !

Maintenant, les potes de"Gatô" continuent leur vie avec le même sens de l'humour à la con. Ils sont prof, éditeur , bibliothécaire, réalisateur de documentaire, philosophe (si, si),... et même des fois morts. 

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